Bolivie: "l'épreuve du feu" pour le socialisme et la démocratie
03 mai 2008Le 21 avril dernier, à l’ONU, il avait confirmé sa volonté d’ « en finir avec le système capitaliste », responsable selon lui de la dégradation de l’environnement, de l’accroissement des inégalités et des guerres impérialistes. Ce premier mai, il a démontré une nouvelle fois qu’il savait mettre ses actes en accord avec ses discours.
Il a poursuivi la renationalisation des hydrocarbures – quatre filliales appartenant à des multinationales telles que Repsol, Shell ou BP ont été nationalisées – et a « remis entre les mains du peuple bolivien » l’entreprise nationale de Telecommunications (ENTEL), détenue par une multinationale italienne. Certes, ce n’est pas une première, déjà le premier mai 2006, il avait entamé le processus de nationalisation des hydrocarbures, en forçant les multinationales à signer des contrats avantageux pour l’Etat et le peuple bolivien. Ces nouvelles nationalisations montrent que le soutien mais aussi la pression du peuple bolivien poussent toujours plus Morales et son gouvernement vers la socialisation de l’économie.

Les oligarques de la région de Santa Cruz qui tiennent les pouvoirs locaux, soutenus financièrement par le gouvernement états-unien, organisent ce dimanche un référendum local, illégal et anticonstitutionnel, sur l’autonomie de la province. C’est une véritable déclaration de guerre lancée au gouvernement bolivien ; ennemie de la lutte de classes en théorie, la bourgeoisie sait la pratiquer, en transformant une guerre civile larvée en guerre civile affichée. L’histoire se répète en Amérique Latine. Face à une construction pacifique, démocratique et légale du socialisme, la bourgeoisie, qui a déjà trahi les intérêts du peuple et de la nation boliviennes, est prête désormais à lancer le pays dans une guerre civile fratricide.
Fidel Castro a parlé fort justement, dans sa lettre du 1er mai, d’une « épreuve du feu » pour le peuple bolivien et plus largement pour les peuples latino-américains. La bourgeoisie sait qu’elle ne peut plus laisser faire et que la construction du socialisme en Bolivie serait un espoir pour tous les peuples dominés par l’impérialisme. Morales doit désormais passer une nouvelle étape dans la construction du socialisme en Bolivie, y compris en dépassant un strict légalisme, que la bourgeoisie a d’ores et déjà jeté par dessus-bord. Dans cette tâche, il a le soutien de son peuple, celui des Etats anti-impérialistes latino-américains, et celui de tous les sympathisants du socialisme à travers le monde (cf appel d’intellectuels).
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